190                                              REGISTRES DU BUREAU                                           [i574]
CCCXL. — [Autres Lettres du Roy au Prevost des Marchans.]
Reçues le 5 juillet 157/1. (Fo1- 347 v°-)
De Cracovie, le i5 Juin 1574.
Monsieur le President,
k J'escript presenlement à vous et aux Eschevins de ma bonne Ville de Paris, et ay bien voullu particul­lierement vous escrire pour vous mander le contan­tement que j'ay receu d'entendre le bon et fidel debvoir que vous avez rendu au service du feu Roy, Monsieur mon Frere, et au myen, à beaucoup d'oc­casions qui se sont présentées depuis quelque temps en ça, que j'espere recongnoistre par quelque re­compense digne de voz services et des peines et tra­vaulx que vous avez pris.
"Et entendrez par mes autres Lettres ma volunté et intention de l'obeissance et respect que je desire estre porté à la Royne, ma Dame et Mere, à laquelle
j'envoye pouvoir pour commander en mon absence avec toute puissance et auttorité, et pareille que moy mesmes. En quoy je vous prie, Monsieur le President, de la servir avec pareille affection et dilligence que vous avez toujours faict.
"Et m'asseurant que vous satisferez en cella à mon intention et volunté, je priere Dieu vous tenir en sa saintte garde.
"Escript à Cracovie, ce xv11"5 Juing i5y4."
Ainsy signé: "HENRY". Et au dessoubz : "Ruzé".
Et au doz est escript :
A Monsieur Le Charron, Conseiller de mon Conseil privé, President en ma Court des Aydes, el Prevost des Marchans de ma bonne Ville de Paris.
CCCXLI. -— [Lettres de la Royne Mere, Régente]
POUR CE QUI RESTE À FOURNIR DES .VIe. M. LIVRES. 9 juillet 1574. (Fol. i5i r'O.)
De par la Royne, Mere du Roy, Régente,
Tres chers et bien amez,
"Il a esté presentement résolu et advisé au Con­seil privé du Roy, nostre trés cher Sieur el Filz, que vous assembleriez les Conseillers de l'Hostel de Ville et aultres Officiers; et que leur proposerez comme il importe grandement au bien ct service de nostredict Sieur et Filz, que ce qui reste à fournir des six cens mil livres d'emprunt'2' soit promptement achevé de fournir; et que vous resouldrez en laditte Assemblée l'ordre que vous aurez à faire tenir pour contraindre ceulx qui y sont cotisez, afin de satiffere à leurs cotisations, sans plus y user de dillation ny remise; et qu'i leur sera offert qu'en baillant deux fois aul­tant que se montent leursdittes cotizations, il leur
sera du tout baillé et constitué rente bonne et seure dont le fonds sera prins sur les plus clairs et pre­miers deniers de la receptte generalle de [la ville do Tours](3); et que vous envoirez aussy admonnester ceulx qui out desjà satisfaict à leursdittes cotisations, de fournir encores semblable somme, et que de tout leur sera aussy baillé bonne et seure constitution dc rente sur la nature des deniers dessusd ictz.
"Mais estant ceste affaire urgent et trés neces­saire, nous voullons et vous mandons que vous y usez de la meilleure et plus grande dilligence qu'il vous sera possible;et vous ferez service trés agreable au Roy, nostredict Sieur et Filz, et à» Nous.
«Donné à Paris, le ixme jour de Juillet mil
Ve LXXIII!."
Signé: " CATHERINE". Et plus bas : "Pinart".
O Voir la note 1 de la page 189, "--'fl'1- mutandis.
(2)   A ce sujet, voir l'exposé verbal l'ait par le Roi et les remontrances du Prévôt des Marchans en l'Assemblée du 27 mars 167-1 : ci-dessus, art. CCLXXI.
(3)   Le Registre porte : de ceste ville (de Paris), ce qui est en contradiction avec la rubrique de la Table du Registie, où il est dit que la rente sera assise sur la recepte generalle de Tours. Cette dernière leçon est la bonne; en effet, elle est confirmée par le texte des Lettres de la Reine Mère, Régente, datées du i3 juillet, ainsi que par les actes subséquents émanés du Bureau de la Ville : ci-dessous, ari. CCCXL1V et CCCXLV.